La Guadeloupe en Grève: Les Citoyens Exigent des Changements!

Introduction

La Grève des Gilets Jaunes en France a eu un écho international. Plusieurs territoires africains, américains et antillais ont cherché à s’inspirer de l’action collective pour revendiquer leur droit à la dignité et à la justice.

En Guadeloupe, où les inégalités sociales et économiques freinent le développement et persistent depuis des décennies, les citoyens ont profondément mobilisés pour exprimer leur mécontentement et réclamer des changements. Faisant pression sur leurs élus, les Guadeloupéens ont mené de nombreuses manifestations non-violentes pour dénoncer les problèmes de la société et des politiques économiques.

Ce mouvement citoyen peut être qualifié d’exceptionnel, aussi bien par la durée (plus de 6 mois) que par son ampleur. À travers cet article, nous vous invitons à découvrir ce qui s’est passé en Guadeloupe et à comprendre les raisons de la colère des citoyens.

Comprendre le contexte socio-économique de la Guadeloupe

La Guadeloupe est un archipel des Antilles regroupant plusieurs îles, dont la Basse-Terre, Grande-Terre, Marie-Galante, Désirade et les Saintes, son climat est tropical, ce qui facilite les échanges internationaux et la production agricole. Malgré cette richesse, la Guadeloupe a été confrontée à de nombreuses difficultés et au niveau de l’emploi, le chômage dépasse 18%, la situation est encore plus critique pour les jeunes de 15 à 30 ans où le taux de chômage est supérieur à 30%.

En effet, la dépendance vis-à-vis de la métropole joue un rôle primordial dans le système économique de Guadeloupe. Elle est très liée à la métropole principale pour l’importation (80 à 90% des produits alimentaires) et les exportations (55% des produits fabriqués à la Guadeloupe sont exports vers la France). Les budgets de la collectivité locales sont établis en fonction des allocations versés par la France qui contrôle les accès aux fonds européens.

Ce dépendance à la métropole entraîne des dépenses exubérante pour les citoyens (Environ aussi cher qu’en Europe 8% plus cher que dans le reste des DOM-TOM) qui sont les plus pauvres de l’union Européenne. Par exemple, le prix moyen d’une baguette de pain est de 2.24 euros,une canette de coca cola est de 1.45 euros contre 0.90 euros en métropole et d’autres produits de première nécessité sont largement plus chères qu’en Europe.

La Guadeloupe en Grève, Les Citoyens Exigent des Changements!

Le 20 janvier, le peuple guadeloupéen a appelé à la grève générale pour obtenir de meilleures conditions de vie. Malgré des années de discours politiquess sans application concrète, les habitants de Guadeloupe sont de plus en plus conscient des enjeux qui entourent le problème de l’inégalité et font pression sur leurs élus pour se conformer aux engagements annoncés.

Cet appel à la grève générale a touché tous les secteurs de l’économie : des grands groupes commerciaux aux centres commerciaux, des supermarchés aux administrations publiques, des écoles aux médias, les manifestations se sont multipliées à travers toute l’île.

Le but de cette grève est clair : exiger une réduction des prix des produits de première nécessité et des aides pour les familles les plus vulnérables.

Les principales revendications portées par les Guadeloupéens sont les suivantes :

  • La mise en place d’une  » taxe spéciale  » sur les produits importés et les produits manufacturés vendus dans les supermarchés, pour en réduire le coût.
  • Le paiement de la prime de fin d’année aux familles qui en ont besoin.
  • Un frein aux entreprises qui font des profits substantiels en exploitant l’inégalité de la concurrence.
  • Une réévaluation des tarifs d’électricité pour les usagers, et la mise en place d’un tarif social pour les ménages les plus vulnérables.
  • L’obligation pour les entreprises de verser un pourcentage de leurs bénéfices à des fonds d’investissement locaux afin de permettre aux entreprises et aux particuliers de pouvoir réaliser leurs projets de développement.
  • L’annulation des politiques d’austérité, imposées par la métropole française, et l’allègement de la fiscalité des entreprises locales.

Force des organisateurs et Réponse des autorités

L’importance et la complexité des revendications des manifestants a poussé les organisateurs à mettre en place plusieurs structures pour leur mouvement. La coordination de la grève générale s’est faite en plusieurs étapes. D’abord, des états généraux des citoyens ont été organisés pour rassembler les différents représentants des secteurs impliqués dans la grève.

Ensuite, une enceinte plus large appelée « le Centre des Métropolitains » a été créé pour servir de point de soutien au mouvement. Des contrats réels ont été négociés entre les organisations syndicales et le gouvernement local lors des négociations. Le Mécanisme de Dialogue Social (MDS), négocié entre le gouvernement et les organisations syndicales, a joué un rôle central dans ces négociations.

Les syndicats syndicaux, principalement ceux qui représentent les salariés des entreprises commerciales et des services publics, ont alors proposé des mesures concrètes pour répondre aux revendications des grévistes.

Ce mouvement a été également soutenu par des associations locales telles que Génoshoualités, SOS Racisme ou encore le Réseau des Antilles. Ces associations ont demandé l’annulation des plans d’austérité imposés par la métropole et le respect des normes sociales et environnementales des entreprises à la Guadeloupe.

Le gouvernement a responsable de la Guadeloupe s’est réuni pour discuter des exigences des Guadeloupéens. Il a ensuite annoncé des mesures importantes visant à améliorer les conditions de vie des habitants en réduisant les tarifs des carburants, en réglementant les prix des produits alimentaires et en mettant en place un revenu de solidarité pour les plus démunis.

L’impact de la grève sur le système politique Guadeloupéen

Cette grève a profondément transformé le système politique guadeloupéen. La mise en place du MDS et la création de plusieurs organes de médiation ont permis aux citoyens de se sentir plus représentés dans la vie politique, et ont donné à leurs revendications une portée plus large.

De plus, la grève a réussi à unir les différents camps politiques autour des mêmes objectifs. Le gouvernement local, bien que très divisé, a fait des concessions à la suite de ces mouvements de contestation.

Le mouvement a eu un effet très positif sur le climat social, les citoyens ayant pu partager leurs histoires personnelles et leurs attentes vis-à-vis du gouvernement. Finalement, il a permet aux citoyens d’exercer leur pouvoir démocratique et de s’impliquer davantage dans la vie publique.

Défis et perspectives

Aujourd’hui, le mouvement est passé en mode « mise en œuvre ». De nombreux défis restent à relever, notamment la mise en place effective des mesures annoncées, qui devront être suivies par des contrôles et des sanctions. Les réformes envisagées vont toucher à des domaines tels que l’emploi, l’éducation, la fiscalité ou l’urbanisme, ce qui nécessite l’implication des citoyens et la vigilance des élus locaux.

Un autre défis est de s’assurer que les mesures annoncées n’ont pas d’impact négatif sur les entreprises locales, qui sont elles-mêmes contraintes par la dépendance vis-à-vis des produits et services en provenance de la métropole.

Enfin, il est important que les citoyens continuent à s’impliquer dans la vie publique et à participer à une vaste collaboration avec les élus locaux et les associations pour s’assurer que toutes les mesures prises à la suite de la grève sont appliquées. Il est essentiel que les citoyens suivent les débats et les discussions sur les politiques publiques et qu’ils s’impliquent dans le système de médiation mis en place pour s’assurer que les nouvelles réformes sont effectives et respectent les intérêts des citoyens.

Le mouvement citoyen et « la Grève des Gilets Jaunes en Guadeloupe » a été exemplaire par son ampleur et sa durée. Les citoyens guadeloupéens ont montré qu’ils savent s’organiser et à nouer des dialogues constructifs avec leurs élus afin de remédier aux maux de la Guadeloupe. Les défis sont nombreux, mais le combat pour obtenir plus de justice et d’équité est loin d’être achevé.